Faire garder un chien par un petsitter est la solution intéressante, mais faire garder un troupeau par un Border Collie est une autre affaire !
Quelques remarques suite à un week-end dans une ferme à regarder évoluer un border-collie. Le chien connait parfaitement les fondamentaux qui sont ; rassembler-déplacer-contenir, le tout sans stresser les animaux. La base de son dressage s’applique manière continuelle pour cette race de chien ayant un grand besoin d’activité. Il sait rassembler et diriger les vaches au pâturage (à l’origine de la race c’était les moutons), les faire prendre place en salle de traite, contenir les animaux dans un coin pour faciliter le paillage des stabulations et même isoler l’un deux. Comme dit son maitre, il sait tout faire, sauf le café !
Ce chien est un chien de travail qui se plait dans son activité et, bien qu’il soit apparu après d’autres races plus anciennes, il les a largement supplantées. Il est le résultat d’une sélection drastique de plus de cinquante ans en Angleterre. Les gardiens de moutons ont compris l’utilité de mettre en valeur cette race par une sélection rigoureuse appuyée par des concours professionnels de chiens de troupeau. On comprend que dès le départ le Bord-Collie n’est pas destiné à être un chien de salon, c’est un chien de travail. Dans d’autres régions du monde la diversité de chiens, vue sous l’angle d’adjoint au travail n’a jamais été poussée aussi loin. Il suffit de consulter les naissances enregistrées au LOF pour se rendre compte de l’intérêt qu’il représente d’une manière générale quant à ses qualités.
Le propriétaire regrette que tous les Border-Collies soient mis dans le « même sac » seulement sur l’aspect fréquent de leur robe blanche et noire, il se demande pourquoi l’on ne tient pas davantage compte du LOF et de la Société Centrale Canine. La sélection des sujets permet un écrémage important en faisant ressortir seulement deux mille chiens sur les plus trois cent mille décomptés. Il fait remarquer qu’il ya des croisements qui mènent direct en impasse au lieu de poursuivre sur les qualités déjà développées par ce chien.
La conformité du Border-Collie ne se résume pas à sa robe comme l’a remarqué mon éleveur. Un expert habilité devra confirmer son style fluide qui lui permet d’être rapidement partout à la fois. Sa posture très féline toujours en appui sur ses pattes avant en fait un animal toujours prêt à démarrer. Il est capable une fois dressé d’évaluer les situations et se faire obéir du regard, le troupeau sachant qu’il va intervenir rapidement pour enchaîner son intention de se faire obéir. C’est un chien aux qualités mentales doté de concentration qui facilite son apprentissage, de plus il cherche à plaire à son maitre.
Lorsque l’on a compris que tous les Border Collies ne se valent pas en raison de la sélection des sujets, on comprend qu’une bonne lignée de race au pedigree affirmé est une garantie de bon sujet. Depuis les débuts de la sélection de cette espèce pour son utilisation dédiée on s’est rendu compte que diriger un troupeau de moutons n’avait pas les mêmes difficultés qu’un troupeau de vaches.
L’éducation commence par des ordres de base du jeune chien ; rappel, assis-couché-stop, etc. la mise en contact du troupeau ne vient qu’ensuite en enclos fermé afin que le chien apprenne à déplacer le troupeau. L’apprentissage des directions droite et gauche, rabattre le troupeau vers l’éleveur, relâcher la pression sur le troupeau et s’en écarter. Découle ensuite l’apprentissage pour diriger un animal par aboiement ou en pinçant le jarret.
Comme en toute chose la modération compte, il est préférable d’attendre que le chien ne soit pas accoutumé trop tôt au contact d’animaux dont il pourrait prendre peur dès son jeune âge. Il va ainsi prendre de l’assurance dans un contexte de travail souple et sans violence due à la peur des animaux qu’il aura à diriger.
Idée succincte des ordres qu’il peut comprendre : aller-revenir dans le sens des aiguilles d’une montre, même ordre en sens inverse, se coucher ou rester sur place, aller vers ou dans une direction, ralentir, s’écarte du troupeau, confirmer être à la bonne place. Il faut savoir que le chien sait avant tout se faire obéir du troupeau par son regard fixe et perçant. Les animaux du troupeau voient le chien et tiennent compte de l’expression de son regard perçant comme alerte d’une remise au pas imminente. Le regard du chien est toujours l’alerte qui précède son action à venir.
Et, pour briller en société, il faut savoir que le terme Border est de la zone frontière du Northumberland (de Northumbrie) le long de la frontière délimitant l’Ecosse de l’Angleterre. Quant à Collie cela désigne le chien de berger de moutons écossais, mais j’ai un doute car cela pourrait aussi être une désignation locale d’écossais. Il est issu de croisements de chiens de troupeaux (de rennes) apportés par les vikings et d’épagneuls.
(RIP Murphy Border Collie mort de vieillesse au moment ou j’écrivais cet article, il n’y a pas de hasard)